Je l'ai lu pour la première fois il y a quelques années, Adagio de Félix Leclerc. Un recueil de nouvelles que l'on dévore d'un bout à l'autre. Des scènes de campagne, de terre labourée, du désastre que cause le feu et de l'amitié concrète entre habitants d'un même pays. Le pays, tel que Félix le concevait. Un peuple pauvre mais fort. Une territoire rigoureux mais riche. La fierté comme idéologie à une époque où " il faisait gris, presque brun."
Je l'ai relu dernièrement. Et je l'ai aimé davantage si c'est possible. Un poète qui parle de son chez-lui, comme on parle de sa chérie. "Son église, un matin de novembre froid et plein de lumière. Il avait neigé la nuit. L'air était pur, les routes, blanches." Cette terre qu'il dépeint, ces visages, ces vies, c'était il y a longtemps. L'amoureux fou de la belle Marie et le violoniste aux rhumatismes. Ça ne s'invente pas.
J'aime Félix. Comme j'aime les traditions, les convictions, les imperfections, l'espace, l'hiver. J'aime Félix parce qu'il raconte une collectivité. L'histoire des autres, des siens. Des vérités sordides qui nécessitent l'apport d'une belle poésie.
Mais j'aime Félix pour une autre raison. S'il vivait encore je me dis que nous nous serions bien entendus,avec au coeur le même combat d'exister. Nous aurions parler de changements, de peuple, de pays à nos risques et périls. Il a inspiré énormément d'artistes Québécois, et Innu, et autres petites gens qui en dehors de l'individualité, ont voulu croire en la race.
On est beaucoup à ce le partager.
RépondreSupprimerLa force de Félix surement.
Parler à tous.