lundi 20 juin 2011

Une brèche et des perches

Les choses, comme les gens, évoluent, au rythme lent des saisons. On délaisse des guerres qui nous corrompent, on adopte une attitude de paix et étrangement les gens que l'on appelait nos ennemis deviennent des êtres avec qui on gagne à partager. Ces l'impression que j'ai lorsque je vois les gens de mon pays se tendre des perches vers le respect mutuelle des différences que les peuples portent comme une fierté, non plus, une entrave. Nous avons cherché trop longtemps à secouer le passé qui nous nuisait, une querelle entre Blancs et Indiens, qui sommes toutes ne correspondaient même plus à l'idée qui l'avait fait germer.

Autrefois, il fallait être conquérant. Cette mentalité fétide de supériorité de races entre humains. Darwin ne nous aura pas aidés sur ce coup-là. C'est cette manière de penser qui a entraîné l'écrasement des peuples, ceux qui se nourrissaient de petits fruits fraîchement cueillis, dormaient sous les tentes et se guérissaient avec des racines arrachés du sol. Ces avec ces mentalités qu'on en vient à enfermer tout une nation dans des réserves aux clôtures hautes et à l'espace restreint. C'est aussi par elles que naissent les enfants dans la misère. L'éloignement jusqu'à l'exclusion la plus totale. Une barrière impénétrable entre peuples d'un même pays. C'est ce passé que l'on ne comprend pas, car aujourd'hui on parle d'égalité, de justice et de droits humains, comme on parle du beau temps.

Je disais des perches. Des Innus assis à la même table que le gouvernement pour parler d'avenir. Une élection fédérale dans laquelle trois députés font partis des Premières Nations. Des excuses officielles du Premier Ministre pour ces drames qu'ont causés les pensionnats Indiens. Et demain, la journée Nationale des Autochtones au Canada, journée établis depuis une quinzaine d'années.

Cette brèche, d’une part et d’autre, peut enfin laisser entrer l’air dans le cloisonnement des réserve et souffler les poussières d’amertume qu’elle l’y a laissé. Je crois, et il se peut que je sois seule à y croire, que l’avenir sera plus doux pour les miens, parce que dans l’immensité de ses forêts, on voit poindre des hommes, des femmes, qui se tiennent droit et qui forceront le vent en leurs faveurs. Car la solution, bien avant tous les programmes gouvernementaux et les campagne de sensibilisation, s'initie au sein même des communautés.

Bonne journée Nationale des Autochtones Innut!

mercredi 8 juin 2011

La résidence

Bientôt, j'irai me loger dans une résidence d'écrivain. Il y a quelques mois, j'ai postulé dans l'espoir de ne pas avoir à travailler cet été, mais plutôt écrire. Tandis que le mois de juillet approche, je sens la nécessité d'observer d'avantage le monde qui m'entoure pour en offrir une image, des mots et peut-être un deuxième livre. Je n'ose pas dire que je cherche l'inspiration. Plutôt le titillement du coeur, le ton juste, la phrase courte qui exprime l'instant.

Sur quoi écrirais-je? Sur moi? Peut-être. Sur les Innus? Sans doute encore un peu. Sur le cloisonnement. Sur la richesse de la terre. Sur le fait d'être appelé maman. Sur les choses belles qui méritent qu'on s'y attarde. Le regard amoureux d'un gars aux cheveux frisés. Les pas insouciants de mon bébé ours. La sobriété. L'égalité.

Écrire. Enfermer dans des mots les choses trop grandes pour être dites tout haut. Hachurer des secrets. Fumer une cigarette. Dormir tard, tant que le café fait effet.

Puis il y a ces quelques pages, peut-être chapitres qu'il faudra remettre à la fin, de bonne foi. Parce que le principal désir de celui qui écrit, quoiqu'en disent les autres, c'est d'être lu.