Il y a quelques années, une femme que j'admire a écrit un texte pour un travail universitaire. Elle devait faire un parcours de vie, une sorte de témoignage. Elle a parlé de sa réserve, où sa famille s'était installée, où elle avait grandi timide et réservée. Elle a parlé de ses quatre enfants qu'elle a eu avec son mari avant qu'il décède. Puis de la petite dernière qu'elle a eu avec un amant avant qu'elle décide de déménager à Québec. Elle a parlé de son rêve de fonder une famille nombreuse et de ses difficultés à l'élever une fois mis au monde. Mais surtout, elle a parlé de sa gêne, de sa honte à elle, d'être une indienne. Elle se trouvait ridicule, troublée, inadmissible dans un monde extérieur à son village. Elle avait peur de tout.
Puis, elle a rencontré une femme blanche qui lui parlait de son peuple avec compassion, de sa beauté à elle comme une transparence. Cette confidente voyait en elle une âme plus grande que ce qu'elle-même, petite femme innue ne pouvait imaginer. "La beauté est dans l'oeil de celui qui regarde". Elle est née de cette amitié, la nouvelle femme, celle que moi je connais, qui parle sans frémir, qui rie beaucoup, qui enseigne à une petite classe de jeunes Innus en difficulté, celle que j'appelle maman.
Elle termine son texte en disant merci, à cette amie qui l'a aimé, qui a cru en elle et qui l'a poussé à passer de la honte à la fierté.
Un simple rappel à moi-même, pour ne jamais oublier que tout peut changer.
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