Les autres, ils me
disent, que c’est parce que nous sommes semblables, qu’il est si difficile de s’atteindre.
Il est impossible
d’imaginer ma mère sans sa foi. J’ai appris très jeune ce qu’était la foi.
Croire en quelque chose que l’on ne voit pas. Nous étions petits, nous la
suivions dans cette église qui ressemblait davantage à une salle communautaire
qu’à un lieu sacré, sans clocher, sans statues. Une bâtisse récente, voisin
d’une salle de quilles. De petites fenêtres sur les côtés, sans vitraux. Une
grande porte en bois, tout de même, pour accueillir les croyants, ceux qui se
pointaient le dimanche avec leurs beaux habits et une bible à la main.
Beaucoup de souvenirs
débordent de ces portes. Les gens chantaient en tapant des mains, très
souriant. Ils s’agenouillaient, ils imploraient. Ils levaient les mains au ciel
et parfois, tant ils étaient émus, ils pleuraient.
Le fait de s’avouer
de confession protestante avait été tout un scandale dans la famille, dans la
réserve. Depuis la colonisation, les pensionnats, il n’y en avait que pour la
religion catholique. Parce qu’ils étaient des êtres spirituels, qu’ils
croyaient au-delà de ce qu’ils percevaient, les Innus ne se rebutèrent pas
contre le catholicisme à l’époque. Dans la misère des famines et des hivers
arides, quand ils s’exténuaient à combattre la forêt, ils avaient accepté
qu’une puissance supérieure existait. Elle fut la première à se rebeller, ma
mère. La première à ne pas faire baptiser ses enfants. La première à s’exclure
des premières communions, des neuvaines, des prières au chapelet. Elle n’avait
même pas vingt ans. On ne l’a pas torturée, pas physiquement du moins.
Il existe un mot innu
pour les protestants depuis ma mère. On les appelle :kamataueimat, ceux qui prient de manière étrange. Une insulte, de la part d’un peuple très
pieux.
Pour moi c’est la
preuve évidente, que ma mère et moi sommes de la même étoffe. Foncer et nier
l’adversité. S’affirmer. Être différente, ne pas s’en préoccuper. Souffrir,
pleurer, être seule, en exil, mais ne pas, ne jamais baisser les bras parce que
ce chemin est le seul qui peut nous sauver. Je ne peux pas parler d’elle sans
parler de son audace.
La foi je l’ai.
Croire plus loin que ce que mes yeux peuvent voir. Surtout lorsque je suis
triste, surtout lorsque je suis dépourvue, surtout lorsque je ne comprends pas
cette vie injuste et cruelle, qui épargne les criminels et méprise les mères
tranquilles. Je crois qu’il y a plus grand que cette vie, et si j’ai tords, si
tout ce qui existe est perceptible, au moins toute ma vie durant, j’aurai eu
l’espoir.
Je me suis souvent
posée la question. Pourquoi partir si loin, lorsque tout ce qui nous
appartenait se retrouvait à Uashat. Surtout au secondaire. Elle m’avait
introduite dans une école privée, l’une des plus prestigieuses de la
ville, parce que je cumulais de bonnes
notes au primaire, mais personne ne m’avait préparée à ce milieu.
Les pères de mes amis
étaient des avocats, des professeurs, des présidents de compagnie. Le mien, il
était mort bêtement d’un accident d’auto. Je n’étais pas à leur hauteur. Leur mère s’occupaient de la maison, de leurs études. Je les imaginais comme des
femmes très soignées qui attendaient les visiteurs, buvant une tasse de thé
chaud dans leur salon. Elles cuisinaient du requin sauce tartare au souper.
Elles pliaient le linge propre. Ces femmes-là, elles ne s’éclaffaient pas,
elles joignaient les genoux lorsqu’elles s’assoyaient. Je n’étais pas de cette
lignée. Nous mangions du pâté chinois et des macaronis à la viande. Le
vendredi, c’était la soirée fast-food. Le dimanche, le meilleur repas de la
semaine, du poulet rôti ou des steaks
avec des patates pillées. Toujours, il y avait un dessert sucré. Tout ce temps, entre les repas et
l’organisation pittoresque d’une famille de cinq enfants, elle étudiait. Je la
voyais, le soir, après le souper servi, sur cette immense table de cuisine qui
lui servait de bureau, lire et relire ses notes de cours. Fermer les yeux, les
réciter par cœur. Le par cœur aujourd’hui, je sais, ne donne rien. Du coup, je
trouve encore plus triste cette réalité monoparentale. Comme un supplice, une
dureté. Il est impossible de parler de ma mère sans parler de sa force.
MON MARI EST DE RETOUR AVEC LA GRANDE AIDE DU Dr Padman LOVE SPELL
RépondreSupprimerJe suis tellement excitée que mon mariage brisé ait été restauré, mon ex-mari est de retour après qu'il m'a quitté et nos 2 enfants pour une autre femme. J'étais si heureux de rencontrer le Dr Padman Blogs padmanlovespell@yahoo.com comment il aide de nombreuses personnes à ramener leur amant, alors je le contacte pour m'aider aussi. c'est ainsi que le Dr Padman m'a aidé à ramener mon mari. Un grand merci à vous Dr Padman car je n'aurais jamais pensé que mon ex mari me reviendrait si rapidement avec votre sort. si vous êtes ici et que vous avez besoin de récupérer votre ex amant ou que votre mari déménage chez une autre femme, ne pleurez plus, contactez ce puissant lanceur de sorts maintenant. Voici son contact :
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